Art rebelle et contre-culture

Annotation

Au cours des annees 1960 et 1970, les artistes neo-avant-gardiste politises ont remis en question les conventions artistiques et l'institution traditionnelle en elargissant le champ de l'art et en ouvrant la porte a un art nouveau tourne vers des publics que l'on voulait participatifs. Le monde de l'art delaisse les galeries et les musees pour envahir avec ferveur les espaces publics. Dans ces lieux, on explore de nouvelles formes d'expression artistique. Cette poque pleine d'esprance aurait vu l'art et la vie se conjuguer - elle alimente encore aujourd'hui les esprits rebelles, artistiques et politiques. Loin de s'inscrire dans la dfense de cette thse, ce livre a pour objectif de dmythifier ces pratiques artistiques, dont les environnements et les vnements participatifs ont t mdiatiss en dehors de l'espace institutionnel traditionnel. Pourtant, la no-avant-garde artistique politise - ou underground - n'a pas russi son pari de rester en marge de l'establishment et d'oeuvrer l'extrieur du systme ou du champ institutionnel de l'art. Ce livre pose donc la question de l'institutionnalisation de l'art dit subversif au Qubec au cours des annes 1960 et 1970. Les oeuvres participatives de l'underground et ses crations collectives devancent puis renforcent les tendances historiques en matire d'tatisation de la culture dans le cadre de la mise en place d'un nouveau paradigme des politiques culturelles, celle de ladite dmocratie culturelle. La plupart du temps, ces oeuvres sont ralises avec l'assentiment et l'appui de l'Etat et des institutions culturelles et artistiques, au moment de l'largissement d'un champ culturel dont la vision de l'art relve aussi de l'idologie de la dmocratie culturelle. L'art no-avant-gardiste politis des annes 1960 et 1970 est donc partie intgrante du champ officiel de l'art, dont les limites ont toutefois t bouleverses, mais sans clater.